Place adjacente

Me tenant sur cette place bien grande, où s'amassait une cohue bien étouffante, je cherchais du regard l'assassin, alors que l'astre journalier commençait déjà à disparaître, ses rayons frappant la fontaine trônant à l'épicentre du lieu, et octroyant au filet d'eau qui s'en écoulait une teinte des plus singulières. Poussant un soupir, me demandant si ce meurtrier était bien conscient de ce qu'il faisait, d'autant que l'endroit semblait des moins indiqué pour fixer un rendez-vous et commencer telle opération, je regardais stupéfaite la masse que je dominais de quelques centimètres de mon imposant arc lorsque celle-ci se dispersait à la lueur déclinante du Soleil, à cette heure où l'humain m'avait précisément fixé rendez-vous.

~Le chien, il savait donc... Il serait plus fin qu'il en a l'air, étonnant de la part d'un humain. Enfin un assassin tout de même, voilà qui lui confère plus d'atraits et atours.~

Ma circonspection passant, je raillais intérieurement, mes fines lèvres se troussant de sorte à laisser paraître un fin et moqueur sourire, en remarquant que l'homme qui m'avait pourtant signifié de ne pas chercher aventure d'ici notre prochaine rencontre, ce que je fis, dépouillant seulement quelques badauds dont la bourse si rutilante à mes yeux froids lestait trop les braies des passants, et tintaient trop à mon oreille avisée, n'était toujours pas parvenu à moi.

~Il ne manquerait plus qu'il se soit laissé prendre dans un coupe-gorge, cet abruti !~

Passant à travers la foule massée dans les rues, repoussant légèrement de la main les badauds obstruant ma voie, je regardais les citadins se dissiper, désertant la place, où se tenait je le voyais l'elfe, au carquois et l'arc émergeant, ce dernier brillant sous les frappes du Soleil et ses derniers rayons. Tête baissée, feignant d'être un moine s'attardant quelque peu sur la place, je venais à la rencontre de la femme, et l'enjoignais à me suivre, alors que les lèvres pincées et balançant la tête je désignais un établissement confronté à l'enceinte dominant l'esplanade.
"Venez, rôdeuse. Que j'achève de vous donner vos instructions, et que tout soit paré à temps, vous aurez besoin de ces ultimes rais de lumière pour être efficace au mieux, elfe."

~Eh bien, il est pressé, le bougre...~

Acquiessant en hôchant légèrement la tête, toutefois surprise par telle irruption, je suivais l'homme semblant feindre d'être un religieux, le pas léger jusqu'à la taverne qu'il avait désigné, observant les gardes patrouillant autour de l'enceinte, semblant abusés par le tour de passe-passe de l'assassin. Suivant, semblant mercenaire, l'humain ainsi que s'il fut l'un de ces moines qui m'eut recruté, je raillais toutefois, me moquant de l'allure que prenait cette comédie.

"Cela marche toujours ainsi? Je vous croyais loin de pouvoir enonner des psaumes, il ne sera pas dit que vous ne me montriez jamais cela, monsieur."

Repoussant le battant de l'entrée de l'établissement, l'assassin parcourait la salle brièvement du regard, puis venait tout d'abord de visue puis aux côtés de la rôdeuse à une table, vide d'occupants, et vers laquelle ne s'attardaient aucun regard, les clients n'étant guère nombreux dans la taverne semblait-il.
"N'y comptez pas, elfe, du moins pas tant qu'aucune oreille concertée avec un bras armé ne me filera de trop le train. Mais trève de sottises, disposez-vous de suffisament de traits, et d'une forme suffisante? La nuit est traître, et sous vos yeux, s'ils sont trop engourdis, je préfèrerais être certain de ne pas me prendre l'un de vos projectiles dans l'échine par inadvertance..."

"Allons, si l'envie me prenait de vous harceler de traits, soyez assuré que c'est vous qui ne sauriez discerner qu'un sifflement, avant que l'un d'eux ne vienne vous frapper de part en part, assassin! Je dispose de quelques flèches, un carquois de deux dizaines de traits perçants, j'ai observé les armures de ces sentinelles, du temps que vous vous amusiez à jouer le monial, et par nuit noire je saurais du fil simple d'un de ces projectiles trancher la gorge de chacun des gardes en poste."

Les doutes du meurtrier m'agaçaient, ainsi que ma voix sèche étayée par un regard glacial et fixe se plongeant dans celui de l'homme aussi ridiculement vêtu le signifiaient, mes poings se serrant avec force alors que le cuir de mes gants le laissait entendre, geignant en se pressant dans ma paume, frôlant la table au bois grossier. Reportant mes bras, les croisant, je m'assis, et toisa l'humain, reprenant ma raillerie en tentant de mesurer les compétences de l'assassin du regard pour cette expedition.

"C'est à vous d'être en forme, comme vous semblez tant vouloir le signifier, vous serez bel et bien seul là-bas, c'est à vous qu'il en coûterait de foirer ne serait-ce qu'un de vos pas furtifs..."

~Il compte faire comment, toquer à la herse dans sa burre blanche et demander la permission d'entrer? Il ressemble plus à un acrobate, peut-être va-t-il jouer au saltimbaque dans ses vêtements risibles.~

"Merci de me le rappeler, elfe, votre récompense et votre vie sont en jeu après tout, vous risquez le plus, aussi assagissez-vous, j'aurai besoin d'un esprit vif, plus encore que le bras, que celui-ci ne tremble pas, sous votre dédain imbécile loin d'être à propos."
Flegmatique mais ferme en son ton, l'assassin, visage semi-couvert par sa chappe, demeurait calme malgré le dédain de la rôdeuse pour cette échappée, semblant, ce qui décochait un rictus au spadassin, ne lui accorder qu'un crédit limité, dont Femesch tenta de faire abstraction, se reconcentrant, alors que la séquence s'avererait périlleuse pour sa personne en particulier, mais comptant malgré tout sur les interêts ainsi présentés de l'elfe dans cette affaire, qu'ils soient pour une issue positive ou non.
"Ces murailles seront faciles à gravir, vous pouvez railler ces trousses, elles sont légères, et peuvent d'aussi bien me camoufler que me permettre de me battre avec aisance, une ombre pâle est plus surprenante qu'une totalement obscure se détachant sur un flambeau, cela ne confère-t-il pas un avantage, rôdeuse? Je vais devoir suivre les creneaux jusqu'à la tour Est, vous aurez interêt à bouger, d'autant que c'est votre billet qui en dépend..."

HRP: "aussi bien me camoufler que me battre" fais attention, t'as oublié une partie, me semble, enfin si tu parles toujours de tes vêments, dont je doute qu'ils puissent te battre, quelque faible que tu sois. Rolling Eyes

"J'aurais pensé que vous préfèreriez vous dissimuler plutot que surprendre tous ces gardes, enfin, je comprends mieux que vous ayiez besoin de mon soutien, avec des plans requerant de telles tendances suicidaires, humain."

~Ma vie, en jeu? Si cela tourne mal, ils vous prendront tout seul, sir assassin, pas question que je gaspille mes flèches avec de tels risques, je vous laisserai les geôles si c'est là que vous désirez nous mener.~

Perplexe, j'accordais tout de même de l'importance aux propos venant du monial encagoulé, ne m'attachant guère plus à ses considérations, vis à vis de ma place ou de son équipement, ma raillerie cessant alors que mes lèvres laissaient se dissiper mon sourire narquois, mais se tendaient, alors que je réflechissais, aux paroles, si énigmatique que mon visage se brouilla, de même que mon esprit à l'entente de ces paroles, sans sens et paraissant de fait inachevées.

"Comment cela? "Billet", vous attendez-vous à ce que je pénétre dans le château? Non, ne me dîtes pas que votre plan est en plus d'être grotesque grossier?! Vous suivre depuis les toîts, certes, mais pas vous rejoindre tout de même, je suis une rôdeuse, pas une acrobate, humain!"

Je haussais le ton, alors que de colère mon visage s'échauffait, la lueur de mon regard s'intensifiant alors que j'interrogeais celui de l'assassin, cherchant une réponse avant qu'elle ne me parvienne de sa bouche, et craignant qu'en ma simple interrogation cet homme pompeux ne me renvoie une réplique cinglante.

"Je me dissimulerai autant que je le pourrais, mais même en une nuit à la Lune couverte, il me sera impossible de rester furtif longtemps, aussi vous exhortè-je à me suivre à l'intérieur du bâtiment, de votre perchoir, vous ne pourriez m'être guère utile sinon. Les creneaux dégagés, vous pourrez vous y introduire, si vous n'êtes acrobate, vous serez d'assez agile pour vous introduire dans le château, sans des lanciers pour vous roussir les fesses. Si je suis perdu, vous l'êtes de même, quoi que vous en pensiez, aussi pensez à ce que pourriez tirer de l'opération, rôdeuse. Rien n'est parfait, loin s'en faut, car tout est contingent, à vous de saisir votre chance."
Surpris par l'attitude de l'elfe, qui bien qu'abhorant la race n'en respectait en temps normal pas moins la profession, l'assassin lui imposa son regard, paraissant depuis sa chappe blanche, les traits de son visage rude s'opposant sans concession à celui de la rôdeuse, toisée par le spadassin impatient malgré sa tonalité stagnante, bien que se faisant acerbe en parachevant son discours, si non rassurant, au moins réaliste et sensé.
*Ainsi que le disait le nain de Szarn, 'Ne mentons pas, ne nous cachons pas', la mort n'en serait pas plus douce.*

"Certes, je vous l'accorde, mais même sans sentinelles en faction, je doute de pouvoir atteindre les remparts, ce n'est guère parce que ceux de ma race vous apparaissent des singes que mon agilité suffira de parvenir en un bond à vos côtés. Je ne suis assez sotte pour tenter le démon, ainsi que vous le prônez, humain."

M'accordant sur les propos du meurtrier, ne me laissant cela était évident nul choix, je rejetais toutefois les derniers, m'arrachant une moue que je destinais à l'humain, dont je ne parvenais plus à saisir s'il était sûr de lui ou totalement maniaque.

~Malgré toute sa perspicacité et son pragmatisme, il n'en semble pas moins totalement dément, me prend-il pour une saltimbanque? Par Tibor, quelle farce, je n'ai pas envie de risquer ma peau de la sorte.~

"La façade Sud du château est le point par lequel je pénètrerai, mais grâce à votre intervention je suivrai les creneaux jusqu'à atteindre le rempart Est. Marqué par le temps, peu de soldats y sont laissés, par le danger qu'il peut représenter, des étais ont été apposés, et par chance des travaux ont commencé à être entrepris, et un système de cordage a été disposé, pour faire parvenir depuis un bâtiment voisin blocs et poutres. Vous sentez-vous alors de taille à l'utiliser, malgré votre absence d'agilité selon vos dires, en filant par les toîts pour m'assurer une protection jusqu'à ce cable?"
Même si l'interrogation s'avérait rhétorique, l'assassin en attendait tout de même une réponse de l'elfe, semblant étrangement peu convaincue, et bien méfiante, pour une rôdeuse dont la classe se voulait prudente mais pas lâche.
*Non que réfléchir soit un mal, mais la Lune passe trop vite.*

"Vous y avez donc réfléchit, impressionant. Touchée que vous ayiez pris la peine de penser à moi..."

~Il n'avait pas le choix, après tout. Même Yshmir m'avait habituée à des plans moins rondement menés, il est vrai.~

Affichant un fin sourire, je regardais pour la première fois l'humain sans hargne, un soupçon de moquerie demeurant, mais plus sous la forme de pique morale que de réel reproche. Balançant la tête de droite à gauche, regardant les tablées vides sous lesquelles un étage plus bas se tenaient pourtant des clients, je pouvais ainsi répondre à la question du meurtrier, évasivement toutefois.

"En ce cas, je suis parée, humain, il ne tient qu'à vous de l'être, et de ne plus perdre trop de temps, ni les faveurs de la nuit pour vous. Donnez-moi un poste de tir, et ça en sera fait."

HRP: Cruel déficit d'inspiration, navrée.

HRP: Navrée, mais l'attente m'insupporte, aussi est-il temps de s'y mettre.

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Le silence s'établissant dans la cité aux habitations singulières et désormais fantomatiques sous la faible lumière parvenant des cieux constellés d'étoiles à la phosphorescence reverbérée par une Lune à nulle autre pareille à celles qu'il m'avait été donné de voir, je me tenais flegmatique et muette, plongée dans des pensées rendant mon regard morne, balayant pourtant attentif aux mouvements des sentinelles en faction en contrebas, observant depuis une tour perçant aiguë par-dessus les toîts de la ville, l'offrant à ma vision, alors celle d'une vigie, qui percevait, avec une difficulté étrange, faiblement une silhouette s'agiter en contrebas, bien moins rutilante que les cibles aux armures rutilantes sous les frapppes lunaires se présentant à ma vue injectée dans la mire de l'arc que je tenais fermement en main.

~Est-ce lui? On dirait bien, mai-... Le bougre, il est ma foi moins visible que je le croyais, la faute aux rayons lunaires trop pâles pour qu'une ombre trop noire s'y mouve furtivement. Il ne pouvait tout de même pas y avoir pensé...~

Suspicieuse, j'abandonnais là mes questionnements pour par mon état de rôdeuse reprendre mon poste de guet, et à la lueur faible laisser paraître mon bras armé de l'arc aux encolures argentées, signifiant ainsi qu'il me semblait le voir aux drapés blancs se mouvant en ma direction ma position à l'assassin, tout du moins me le paraissait-il.

Haussant le chef légèrement, l'assassin distingua l'ombre se détachant sur la voûte écumeuse couvrant la cité par cette nuit, et ne lui renvoya qu'un hôchement de tête, rabaissant celle-ci pour jeter sa figure dans l'ombre à l'approche d'une sentinelle, ses pas lents marqués par le fracas feutré de sa bardiche heurtant le sol rugueux mais couvert d'une poussière s'élevant à chacun d'eux. Ce ne fut le cas du spadassin, dont la démarche mesurée et grâcile suffisait à ne pas briser le tapis sabloneux s'étendant sous ses pieds, le conduisant aux abords dudit rempart, haut d'une vingtiane de mètres, mais dont Femesch entreprit l'escalade sans attendre, seuls ses trousses dansant dans les airs, et le camouflant ingénieusement sur la muraille nacrée reverberant la pâle lueur pulsée par la Lune fendant unique point immaculé les cieux couverts de ténèbres.
*Hm, cette enceinte dispose de meurtrières d'assez large pour que j'y prenne poigne et appui, mais ce sera votre tour sous peu, elfe...*
Reflechissant, l'assassin demùeurait silencieux, impassible, son souffle puissant lâché au cours de l'ascencion d'assez mesuré pour ne pas que l'on l'ourdisse, au point qu'il parvint aisement sur les creneaux, un garde s'attardant en contrebas, malgré tout attiré étrangement par l'ombre imparfaite, mais non averti de la présence de Femesch, devenant toutefois dès lors mise en péril par les factions en poste aux armures rutilantes que l'assassin, dissimulé derrière un baril de chaux disposé contre les creneaux sur le sentier de ronde, pouvait observé, la présence d'une tour close dans son dos lui intimant heureusement que nulle sentinelle ne pouvait surgir dans son dos, autre que celle se trouvant égorgée par ses soins reposant à ses côtés, dissimulée.

Un, deux, trois, j'abreuvais le chemin de garde de mes traits, perçant dans le feutré crânes et coeurs dissimulés sous des pièces aux mailles trop imparfaites pour que mes flèches ne les passent pas. Couvrant l'ombre blanche, je toisais ce sentier, reposée et silencieuse, chaque pression relâchée n'étant qu'éphémère, ma main droite se portant directement au carquois dont émergeaient des empennages bientôt sertis sur le fil de cet arc de bonne facture dont le vol m'avait mis dans cette situation... somme toute délicate.

"J'ose espérer que la paie sera bonne, l'humain."

Je reprenais légèrement mon souffle en voyant que le meurtrier s'approchait des escaliers permettant de quitter le sentier de ronde pour rejoindre la cour. Le voyant disparaître, je pouvais tout de même admirer la réussite de cette partie de son plan farfelu, auparavant trop invraisemblable.

~Vous avez bien quelques ressources. Mais votre plan idiot a encore ses preuves à faire...~

En effet, fronçant les sourcils, j'étais saisie d'angoisse, à la vue de cette corde branlante tendue entre mon poste et l'un des tours, et la pensée qu'il me fallait l'emprunter. Soufflant, légèrement contrariée, je suivais toutefois les recommandations du tueur, et m'accrochant à ce cable avec une pièce de fer liée à une étrange roue descendais, retenant un cri de frayeur en devinant le vide s'étendant sous mes pieds.

~Je te retiens, l'assassin!~

HRP: J'espère que c'est ce schéma là que tu envisageais, Femesch. Evidemment, navrée pour ce qui dépasse de loin ce qu'on nomme un retard.. Embarassed

Nombre de messages : 4 Date d'inscription : 09/06/2012

*se cache dans les mauvais herbe pour ne pas se faire remarquer*
Un humain *chuchota t'elle*
*installe corde et tout un piege pour qu'il tombe*